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Satoshi Nakamoto et John Galt : deux visages de la rébellion

À première vue, Satoshi Nakamoto, créateur(s) anonyme(s) de Bitcoin, et John Galt, le héros d’Ayn Rand dans La Grève, semblent issus de mondes différents. Pourtant, les valeurs et la vision de ces deux figures résonnent profondément, portées par une même quête : la libération de l’individu de systèmes oppressifs et centralisés.


John Galt, personnage fictif, est l’incarnation de l’individualisme radical, refusant de se soumettre aux contraintes imposées par un système collectiviste et étatiste. Il choisit de se retirer, emportant avec lui l’essence même de l’innovation et de la création de richesse. Galt défie l’ordre établi en affirmant que la valeur ne peut pas être dictée, mais doit émerger de la liberté individuelle et de la responsabilité personnelle. En cela, il inspire une société fondée sur le mérite, où chacun est maître de son destin.


Satoshi Nakamoto, bien que réel mais mystérieux, s’inscrit dans une démarche similaire en créant Bitcoin. En lançant une monnaie décentralisée et résistante à la censure, Satoshi offre une alternative monétaire fondée sur la liberté de choix, libérée du contrôle des banques centrales et des gouvernements. Son choix de rester anonyme, tout comme Galt se retirant de la société, renforce ce message : le pouvoir et la création de valeur ne dépendent pas d’un individu, mais d’un ensemble de principes et de valeurs.


Bitcoin, à l’image du discours de Galt, impose une discipline fondée sur la rigueur, la rareté et l’inélasticité monétaire. Là où les monnaies fiat et les systèmes centralisés facilitent le dévoiement des valeurs et l’accumulation de dettes, Bitcoin propose une « monnaie naturelle », dure, inflexible, qui incite à la responsabilité. En cela, Satoshi rappelle Galt, offrant un défi face à l’ordre actuel : Bitcoin ne permet pas la création monétaire à l’infini, ni le financement d’un mode de vie sans limite. C’est une monnaie qui impose le long terme, qui privilégie la discipline à la facilité, et qui incarne une forme d’ascèse monétaire.


De même, Bitcoin et le discours de Galt partagent une dimension éthique. Galt se retire pour mettre en lumière la valeur du travail et de l’esprit humain face à une société qui les méprise. Satoshi, de son côté, répond au dévoiement du système monétaire en offrant un système qui refuse l’arbitraire et les interventions autoritaires. Les deux figures rappellent qu’une société durable repose sur la libre association et la reconnaissance des contributions réelles, loin des distorsions imposées par les pouvoirs en place.


Enfin, la question de la neutralité. Bitcoin est neutre par conception, sans discrimination, accessible à tous, et inscrit dans un réseau où chacun participe à sa sécurisation. Cette neutralité monétaire, qui refuse l’ingérence humaine, incarne cette idée fondamentale que la vraie liberté est indissociable de la responsabilité. Comme Galt, Satoshi propose un système qui n’a pas de chef, pas de contrôle central, et qui ne peut être corrompu par l’ambition ou la coercition.


Satoshi Nakamoto et John Galt sont les symboles d’une vision de l’individu qui s’émancipe des chaînes du conformisme, que ce soit dans la finance ou dans l’économie. En se dressant contre des systèmes qui déforment la valeur, ils rappellent que la liberté véritable n’est pas celle qui abandonne la responsabilité ou cède aux promesses faciles, mais celle qui engage et impose une éthique d’intégrité et d’autonomie.




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