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BIENVENUE SUR BLOCKCHAINS AND BITCOIN

À mi-chemin entre un scénario prospectif et un manifeste

Révolution monétaire et renaissance libérale : le bitcoin au cœur du changement

Le destin du bitcoin est intimement lié à celui du dollar.

L'inéluctable nécessité de réduire notre consommation de pétrole, l'instauration d'un nouveau clivage géopolitique (découplage de la Chine et des puissances alliées révisionnistes telle que la Russie), ainsi que la fin déjà actée de la mondialisation (restructuration des chaines d'approvisionnement afin de les sécuriser), devraient diminuer sensiblement la sphère d'influence du dollar dans le Monde dans la prochaine décennie.

Au cours de cette période de profonde reconfiguration des forces géopolitiques mondiales, traditionnellement accompagnée de mutations monétaires, les monnaies numériques de banques centrales (MNBC) devraient se développer en adoptant fréquemment des stratégies protectionnistes à l'égard d'autres blocs économiques, ainsi qu'en renforçant le contrôle sur les capitaux des citoyens.
 
Simultanément, la crypto "sauvage" (c'est à dire non étatique, et hors bitcoin) périclitera à cause d'un cadre règlementaire très sévère.

Du fait d'un endettement souverain de plus en plus insoutenable et d'une accélération marquée du vieillissement de la population, les responsables politiques ne pourront résister à la tentation de dévaloriser davantage la monnaie, une tendance lourde et récurrente depuis des siècles, en se libérant de sa dernière contrepartie, à savoir la dette.

La politique monétaire et la politique budgétaire se confondront de plus en plus au fil du temps.

Cette monnaie numérique de banque centrale dite "volontaire", sera fortement sujette à l'inflation, particulièrement dans le domaine de la transition écologique, où les États dirigeront d'importantes émissions monétaires.

En dépit du "privilège exorbitant" du dollar, ayant autorisé les États-Unis à s'endetter sans éprouver de difficultés, à importer de manière massive et à renforcer artificiellement leur position en tant que première puissance économique et militaire mondiale, la société civile américaine et la classe politique ont pris conscience que le revers de la médaille a été un affaiblissement significatif de la base industrielle du pays, au profit de la Chine.

Les États-Unis et l'Europe ont alimenté le monstre communiste, croyant naïvement que le libre-échange transformerait politiquement le pays. Ce dernier s'est avéré être stratège, exhibant de faux signes d'ouverture pendant trois décennies. En résultat, il devient impératif de composer désormais avec une puissance mondiale de premier plan, dont l'idéologie est profondément éloignée des valeurs occidentales. C'est une première dans l'histoire récente; l'URSS n'avait jamais atteint un tel poids économique et militaire pendant la guerre froide.

La rivalité entre les États-Unis et la Chine pour la première place mondiale représente le Piège de Thucydide.

Il est ardu d'analyser l'histoire à travers les outils de l'économétrie. Cependant, il semble que la paupérisation relative des classes moyennes en Occident trouve en partie sa source, de manière significative, dans la fin de la convertibilité dollar-or il y a 50 ans. De nombreux indicateurs économiques mondiaux présentent une rupture nette de leurs tendances (wtfhappenedin1971.com) après le Choc Nixon.
 
En économie, il y a "ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas".

La refonte inévitable à venir du système bancaire et monétaire mondial, due à un endettement excessif, à la destruction de capital, aux fausses monnaies, à l'instabilité structurelle et cyclique du système bancaire, ainsi qu'à son caractère inflationniste, ne devrait pas s'orienter vers un modèle « blockchain not bitcoin ». En l'absence d'une monnaie dure internationale, un nouveau système pourrait engendrer les mêmes externalités négatives que celles observées avec le système du dollar et le sous-système euro.

Dans les décennies à venir, après avoir traversé une éventuelle nouvelle grande dépression, une grande stagflation ou une grande crise de la dette stagflationiste, les citoyens ne toléreront plus que les politiques altèrent la valeur de la monnaie.

Cette période marquera la fin du courant politique et économique "social-démocrate", car la confiance entre le peuple et les "élites" dirigeantes sera rompue.

Dans le domaine monétaire, cela se manifestera par un choix volontaire plutôt que par une servitude volontaire.

Grâce à sa robustesse, son ancienneté, son inélasticité, sa neutralité (qui ne perturbe pas la formation des prix) et la puissance de sa "marque" (fondée sur la confiance sociale), le bitcoin, en tant que seule véritable monnaie-marchandise naturelle compatible avec la révolution numérique, devrait résister aux pressions réglementaires. Il est appelé à devenir la confiance ultime en dehors des régimes totalitaires, ou l'autorité morale d'un nouveau paradigme libéral.

En Chine, en Russie, voire au sein de l'ensemble des BRICS et au Moyen-Orient, l'Or devrait retrouver un rôle majeur. Ces pays ne souhaiteront plus exporter leurs précieuses matières premières ou produits manufacturés contre des monnaies fiat sujettes à une dépréciation constante ou ayant été militarisées. Le bitcoin ne sera pas une option officielle pour ces nations, car il sera perçu comme le porte-étendard des valeurs de liberté et d'ouverture.

Émergera ainsi un système monétaire hybride multilatéral, plus équitable, où les monnaies fiat (parfois nouvelles, comme en Europe après la désintégration de la zone euro) coexisteront avec diverses monnaies dures. Il est probable que des obligations d'État en bitcoin ou en Or seront introduites pour stabiliser et éteindre les dettes.

En Occident, les citoyens auront généralement la possibilité de payer leurs impôts dans la devise de leur choix, que ce soit l'Or, le bitcoin, ou la monnaie fiat locale.

Ce nouveau système monétaire hybride pourrait encourager, faciliter puis accélérer le processus de reterritorialisation des économies avancées occidentales. Les démocraties sociales, le capitalisme de connivence et l'hypertrophie de la finance pourraient évoluer vers une société libérale plus prospère, plus éthique, plus décentralisée, plus transparente, plus libre, tout en renforçant la responsabilisation individuelle.

Un capitalisme entrepreneurial de proximité, extrêmement novateur, émergera, caractérisé par une diminution des oligopoles, une augmentation de la "création-destruction" et une plus grande implication dans le partage de la valeur.

Le libéralisme, souvent caricaturé à tort, ne se confond pas avec la "loi du plus fort", l'accumulation excessive du capital, ni même avec l'absence de filets de sécurité pour les plus démunis ou en cas d'accidents de la vie. Le fondement de cette philosophie réside dans la liberté.

Les États démocratiques, ayant réduit leur envergure en diminuant leur endettement et leur bureaucratie, opteront pour une redistribution des véritables richesses exclusivement par le biais de l'impôt. L'utilisation de l'inflation fiduciaire pour monétiser la dette sera jugée anticonstitutionnelle suite à l'éclatement de la "super bulle".
 
Le retour d'un vrai et noble libéralisme classique ouvrira un nouvel âge d'Or, de création de richesse, de croissance organique, et d'abaissement de la préférence temporelle.
 
Nos démocraties libérales, en particulier la classe politique dans son ensemble, accorderont une importance accrue aux "générations futures" plutôt qu'aux "élections futures".

Cette nouvelle ère de prospérité et de stabilité internationale permettra d'établir des bases solides pour une lutte plus sereine, mais néanmoins indispensable à l'échelle mondiale contre le dérèglement climatique.

Enfin, le bitcoin pourrait stimuler, faciliter, voire accélérer le développement économique des pays pauvres, voire émergents. Cela serait possible grâce au minage vert et au processus d'épargne volontaire dans un actif monétaire accessible qui n'est lié à aucune entité spécifique.

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Sujets abordés :

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POURQUOI S'INTÉRESSER AU FONCTIONNEMENT DE LA MONNAIE ?

Pour tenter d'apporter une première réponse éclairante, je vous partage avec l'aimable autorisation de son producteur (que je remercie à nouveau ici), un entretien qualitatif de Jacques de Larosière enregistré fin Juillet 2022. 

 

Jacques de Larosière a dirigé le Fonds Monétaire International (1978-1987), avant de devenir gouverneur de la Banque de France (1987-1993), puis président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (1993-1998). Il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques. 

 

Dans cet entretien, il fait une critique rare, argumentée et courageuse, des politiques monétaires contemporaines.

 

Je vous souhaite un excellent visionnage.​

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Friedrich Hayek (1984)

« Je ne crois pas que nous pourrons avoir à nouveau une bonne monnaie avant que nous ne la retirions des mains du gouvernement, je veux dire, nous ne pouvons pas la retirer violemment de leur contrôle, tout ce que nous pouvons faire sera de manière rusée et détournée, introduire quelque chose qu'ils ne pourront arrêter»

Jacques Rueff (1971)

« Il semblerait que l'Occident s'applique à mettre en oeuvre ce précepte de Lénine : "Pour détruire le régime bourgeois, il suffit de corrompre sa monnaie."»

« Le problème que pose la monnaie de l'Occident est plus actuel que jamais. Depuis dix ans, le système monétaire international a été rapetassé par de nombreux expédients, destinés à en prolonger l'existence. Tel qu'il est aujourd'hui, il ne saurait durer. [...] L'art de l'expédient monétaire a été tellement perfectionné au cours de la dernière décennie que nul ne peut prévoir les artifices que produira l'esprit fécond des experts. Une chose cependant est sûre : c'est que de nouvelles innovations pourront, éventuellement, retarder la dégradation progressive du système, mais qu'elles n'en modifieront pas l'issue. A l'égard de tout pronostic, le grand maître, c'est l'événement. Et l'événement, hélas, a déjà jugé.»

Ludwig von Mises (1951)

"De la manière dont le terme inflation a toujours et partout été utilisé, il signifie une augmentation de la quantité de monnaie, de billets bancaires en circulation et de dépôts dans les comptes chèques. Aujourd'hui, les individus utilisent ce terme en se référant à ce qui en est l'inévitable conséquence, à savoir la tendance à la hausse des prix et des salaires. Le résultat de cette déplorable confusion est qu'il ne reste plus de terme pour relater la cause de cette augmentation. Il n'y a plus de terme disponible pour relater le phénomène qui a été jusqu'à maintenant appelé inflation... Puisqu'on ne peut parler de quelque chose qui n'a pas de nom, on ne peut la combattre. Ceux qui prétendent combattre l'inflation ne combattent, en réalité, que sa conséquence, soit les prix qui montent. Leurs tentatives sont vouées à l'échec car elles ne s'attaquent pas à la racine du mal. Ils essaient de maintenir les prix bas tout en poursuivant la politique d'augmenter la quantité de monnaie qui les fera inévitablement monter. Aussi longtemps que cette confusion terminologique ne sera pas dissipée, il ne peut être question de stopper l'inflation."

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